Droits de l’Homme : Le Maroc de Mohamed VI est pire que celui de Hassan II
Claude Mangin, épouse du détenu politique Sahraoui Naama Asfari, ne s’y est pas trompé, dans un entretien accordé à La Patrie News, que le régime de Mohamed VI, sous ses dehors et artifices d’ouvertures démocratiques, est bien pire que le règne criminel de son défunt père Hassan II. C’est l’Association marocaine des droits humains (AMDH), qui e dit sans ambages dans un récent rapport récemment présenté à la presse. Le Maroc a en effet connu « une régression sans précédent » en matière de liberté d’expression et de la presse en 2021, a affirmé ce jeudi la plus importante organisation de défense des droits humains du royaume. Dans une déclaration à la presse lors de la présentation de son rapport annuel sur les libertés publiques, l’AMDH) a dénoncé la poursuite des arrestations et des procès « dans un contexte autoritaire marqué par la répression et les restrictions ». Dans ce contexte précis, l’AMDH a recensé pas moins de 170 cas de poursuites judiciaires ou d’incarcérations visant des journalistes, des blogueurs et des militants de mouvements sociaux rien que durant l’année écoulée Elle réclame par voie de conséquences l’annulation pure et simple de l’ensemble de ces poursuites. Le 22 octobre 2009, le Maroc a bloqué la distribution des éditions du jeudi et du vendredi du journal français Le Monde en raison de caricatures jugées irrespectueuses envers la famille royale, a déclaré un haut responsable marocain. L’AMDH déplore aussi l’interdiction de plus de 140 manifestations tout au long de l’année sous couvert de l’état d’urgence sanitaire. Membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU, l’association demande la levée des restrictions imposées aux associations notamment de défense des droits humains, comme le refus des autorités de renouveler les accréditations pour exercer leurs activités. Trois journalistes marocains — Soulaimane Raissouni, Omar Radi et Taoufik Bouachrine — ont été condamnés depuis 2018 à de lourdes peines de prison ferme pour de prétendues agressions sexuelles qu’ils nient farouchement. Ce mode opératoire, récemment adopté par les « services » d’Abdelatif Hammouchi consiste à monter de toutes pièces des dossiers infamants contre tous les opposants, histoire de les réduire au silence et de les « assassiner »sur les plans social, médiatique et professionnel. Un nombre impressionnant de médias-croupions a été créé par Hammouchi et ses sbires, histoire d’amplifier ces dossiers diffamatoires. L’AMDH a exhorté par ailleurs les autorités à « arrêter d’utiliser des affaires de droit commun pour poursuivre des journalistes en raison de leur travail ». Le Maroc occupe la 136e place sur 180 pays du classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF). Encore faut-il préciser que ce classement risque de s’accentuer encore plus depuis l’éclatement su scandale Pégasus, ce logiciel espion fourni par l’entité sioniste, ayant permis au Maroc de prendre le contrôle de milliers de téléphones intelligents appartenant des journalistes, des responsables, des politiques, des avocats et des militants marocains, sahraouis, algériens et français. Rosa Mossaoui, Joseph Breham et Claude Mangin, qui en ont été victimes, ont déjà accordé des entretiens à La Patrie News.
Ali Oussi