France : un baron de drogue, ayant construit une villa en Algérie, lourdement condamné
En France, la Cour d’assises spéciale de Lyon, une ville du sud-est du pays, a condamné mardi 14 septembre à onze ans de réclusion criminelle Rachid Belayati, le chef présumé d’un réseau de trafiquants de drogue.
En cavale depuis près de 15 ans, l’homme, qui vivait entre la France et l’Algérie, a fini par être rattrapé par la justice. Il est présenté comme le « principal responsable » d’un réseau d’importation de cannabis depuis l’Espagne à destination de la région lyonnaise.
Celui que l’on surnomme tête d’ampoule, en raison de sa calvitie, a été arrêté le 25 mars 2019 en Espagne, selon Ouest France. Condamné par défaut à 15 ans de prison en 2007, il a fait opposition.
« L’affaire porte sur la logistique de neuf convois de cannabis organisés entre 2002 et 2004, dont un stock de 950 kg de résine de cannabis saisi par la police judiciaire dans un hangar de Corbas, près de Lyon », précise la même source.
Entre-temps, le mis en cause a réussi à disparaître des radars. Pour l’avocat général, Eric Mazaud, « Rachid Belayati a participé et organisé des convoyages surveillés, dans un réseau constitué de trois fournisseurs et plusieurs lieux de stockages ». Ce métier immensément lucratif, comme le qualifie le ministère public, a permis d’alimenter son train de vie luxueux, « avec notamment la construction d’une villa en Algérie ».
Une version des faits que le franco-algérien a contestée, reprochant aux enquêteurs de n’avoir pas tenu compte du taux de change entre euros et dinars. « Je n’ai été qu’un intermédiaire », a-t-il martelé.
De son côté, Me Roksana Nazersadeh, l’avocate du prévenu, a décrit son client comme « un nomade solitaire qui vit depuis vingt-cinq ans entre la France et l’Algérie ». Selon elle, en l’absence de fait supplémentaire durant sa cavale, « rien ne justifie une peine excessive au-delà de dix ans ».
Elle accuse un autre personnage non identifié, surnommé « le Patron » d’être la figure de proue du réseau. Outre la réclusion criminelle, Rachid Belayati a été condamné à 100 000 € d’amende.
Skander Boutaiba