Guerre de quatrième génération : La France aussi se prémunit…
La guerre de quatrième génération, basée sur la désinformation et les faknews, n’épargne désormais aucun Etat avec la généralisation et la démocratisation des réseaux sociaux et de l’internet mobile. Après les USA, et le scandale lié à l’élection controversée (à son époque) de Donald Trump, c’est au tour de la France de mettre en place une sorte de « taskforce » chargée de lutter contre ce genre d’attaques insidieuses et difficiles à détecter. En effet, le président de la République française a installé ce mercredi une équipe d’une quinzaine d’universitaires et personnalités qui auront pour défi de proposer des solutions face à la montée de la désinformation. Emmanuel Macron a installé mercredi une équipe d’une quinzaine d’universitaires et personnalités, présidée par le sociologue Gérald Bronner, chargée de faire d’ici à la fin de l’année des propositions face à l’emprise des théories complotistes et de la désinformation dans le débat public. La commission, intitulée Les lumières à l’ère numérique, “devra formuler d’ici la fin de l’année des propositions concrètes dans les champs de l’éducation, de la régulation, de la lutte contre les diffuseurs de haine et de la désinformation”, indique la présidence de la République dans un communiqué. Lors d’un point de presse mercredi, Gérald Bronner a évoqué une société qui a la “chance” de vivre dans une profusion d’informations, qui représente un “formidable espoir” en termes de capacité “d’intelligence collective”. Mais cette profusion s’accompagne d’une certaine “cacophonie”, avec une “mise en concurrence directe de toutes les visions du monde”, qu’elles relèvent “de la science, de la rationalité, de la croyance, de la magie, de la superstition”, a-t-il souligné. Les algorithmes des réseaux sociaux en particulier “ne nous donnent peut-être pas les meilleures conditions pour que s’exerce l’intelligence collective”, a-t-il estimé. “C’est ce défi” de l’intelligence collective et des menaces qui pèsent sur elle que la commission propose d’aborder, a-t-il ajouté. La commission fera “un état des lieux de la recherche, des connaissances qu’on a accumulées sur ce sujet”, et des auditions pour explorer huit thématiques. Parmi celles-ci, les algorithmes et la façon dont ils peuvent provoquer un “asservissement numérique” en modelant la conversation au sein de la société, la façon dont le marché publicitaire tire profit de ces fausses nouvelles, mais aussi les moyens de développer l’esprit critique, la liberté éditoriale des médias face à la pression des plateformes, ou encore les ingérences étrangères. La commission est composée de chercheurs comme le sociologue Laurent Cordonier, la spécialiste du cyberespace Frédérick Douzet, l’historien Jean Garrigues, l’anthropologue Rahaf Harfoush, mais aussi des personnalités comme Rudy Reichstadt (directeur de Conspiracy Watch), la professeure des écoles Rose-Marie Farinella, la journaliste web Aude Favre ou Rachel Kahn, ancienne athlète de haut niveau devenue juriste, actrice et écrivaine.
R.I.