Portrait
Karim Bibi-Triki : « C’est l’homme qu’il faut…. »
En septembre 2020, Karim Bibi-Triki est installé dans ses fonctions de Président-directeur général d’Algérie-Télécom. Traditionnellement en pareilles circonstances, les opérateurs du secteur se cantonnent plutôt dans une attitude expectative, attendant les 100 jours de grâce du nouveau promu pour se construire une opinion sur ses performances ou ses ratés. C’était autrement dans le cas de Karim Bibi-Triki. Sa nomination a été accueillie quasi instantanément avec les éloges des gens du métier. « C’est l’homme qu’il faut, à la place qu’il faut » a-t-on commenté, sur les colonnes de la presse nationale et de manière plus prolifique sur les réseaux sociaux. Certains ont mis en relief sa propension à quitter une position professionnelle plus confortable chez Intel corporation pour assumer des responsabilités plus grandes, plus contraignantes, mais pas forcément mieux avantageuses au plan pécuniaire. Beaucoup ont relevé sa compétence conjuguée à de l’intégrité.
Cette réputation d’un professionnel totalement investi dans ses tâches et ses missions, l’a habilité à se hisser plus haut dans la hiérarchie institutionnelle. Moins d’une année plus tard (en juillet 2021), il intègre le gouvernement, drivé par le Premier ministre Aimene Benabderrahmane, en qualité de ministre de la Poste et des télécommunications. Aux commandes de ce département ministériel, il s’échine à exécuter vite et bien un plan d’actions aux doubles objectifs : rendre accessibles et à des prix abordables, les nouvelles technologies de l’information et de la communication aux algériens, aussi bien dans les grandes villes, dans les agglomérations de taille modeste et dans les hameaux enclavés.
« Ce que nous faisons est certes difficile, mais nous sommes davantage motivés quand nous savons, qu’à travers les services de la poste et d’internet, une algérienne ou un algérien, quelque part dans ce large territoire algérien, aura l’opportunité de poursuivre ses études ou de développer son business » se confie-t-il spontanément au terme de l’interview qu’il a accordée à la Patrie news. « Quand vous rencontrez dans le territoire très vaste de l’Algérie, un citoyen qui travaille à distance, car il est relié (par le réseau internet, ndlr) non seulement à l’ensemble du territoire national, mais aussi au monde entier, vous vous dites que c’est l’essentiel et que cela vaut tous les sacrifices. Toutes les barrières, tous les obstacles n’existent alors plus » poursuit-il, la voix exultée par une volonté de constamment mieux faire et une passion pour un métier choisi par vocation.
L’homme de 54 ans est indéniablement un enfant du secteur. Il a obtenu son diplôme d’ingénieur d’Etat en électronique de l’Université des Sciences et de la Technologie d’Oran, en 1991. Il a entamé sa carrière professionnelle au sein de l’entreprise publique Alfatron, spécialisée dans la conception, la production et la commercialisation des d systèmes informatiques performants et évolutifs. Entre 1992 et 2001, il gagne promotion sur promotion jusqu’à accéder au poste de Président Directeur Général, qu’il conserve pendant neuf années. « Durant cette période, Alfatron a réalisé une croissance et des performances remarquables. Elle était même considérée comme un exemple à suivre par les entreprises publiques et privées » témoignent ses collaborateurs.
En 2009, Karim Bibi Triki quitte l’entreprise pour rejoindre l’équipe de la multinationale Intel Corporation, leader mondial des TIC. Il a d’abord le titre de Business Development Manager. Quatre ans plus tard, il est nommé Directeur Régional responsable des pays du Maghreb, de l’Egypte et du Levant.
Il est resté onze ans chez le géant américain, « où il n’a eu de cesse de partager sa riche expérience technique et managériale avec les jeunes et l’écosystème numérique ». Il a œuvré, dans l’intervalle, à l’essor des TIC en Algérie, notamment par le truchement de la commission « stratégie nationale du numérique » du Groupement Algérien des Acteurs du Numérique (GAAN) qu’il présidait. Il a pris les rênes d’Algérie-Télécom dans une conjoncture complexe et compliquée par la crise sanitaire. Il fallait maintenir à un niveau de performance élevé le service public, pendant la période de confinement. Le défi a été relevé, atteste-t-on dans les milieux des initiés. En juillet 2021, il est nommé ministre de la Poste et des Télécommunications avec pour mission la concrétisation des engagements stratégiques des hautes autorités du pays dans le domaine.
Soulef B.