Elle a été créée le 29 avril 1991
La Minurso : quelles prérogatives pour quelles missions ?
Au lendemain de la création de la RASD (République Arabe sahraouie démocratique), le 27 février 1976 par le Front Polisario, à Bir Lehlou, les combattants sahraouis attaquent les forces marocaines et mauritaniennes par des incursions éclairs (guérilla). C’est le début d’un long parcours pour l’indépendance. Un long chemin parsemé par toutes formes de brutalités marocaines, de complicités françaises mais aussi de la bravoure des combattants sahraouis. Un cessez-le-feu entre les deux parties avait été signé en 1991.
Le 29 avril de la même année, dans sa résolution 690 le Conseil de sécurité a décide de créer la MINURSO (Mission des nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) conformément aux indications données dans le rapport du Secrétaire général du 19 avril dans lequel le Plan de règlement était présenté en détail. La MINURSO avait pour mission principale de vérifier le cessez-le-feu et la cessation des hostilités mais et aussi l’organisation, d’un référendum au Sahara Occidental comme son intitulé l’indique.
Depuis le déploiement de la MINURSO en septembre 1991, le cessez-le-feu a été en règle générale respecté. Cependant, 29 ans après, la mission onusienne, créée en 1991 pour veiller à l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, a failli non seulement à son mandat initial mais aussi à la protection des droits humains des civils sahraouis dans les territoires occupés puisque le Maroc continue de commettre des violations massives contre les sahraouis, une répression documentée par des ONG comme le centre Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l’homme et le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. Le Front Polisario a d’ailleurs, appelé en date du 07 juillet, à étendre le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme, affirmant que la mission onusienne ne doit pas faire exception à cet égard.” Bien que le Conseil de sécurité inclue une composante droits de l’homme dans les mandats des opérations de paix depuis 1991, la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) reste une exception à cet égard “, a déploré le Polisario dans un communiqué diffusé à New York à l’occasion d’un débat au Conseil de sécurité sur les opérations de paix et les droits de l’homme.
C’est l’ensemble des territoires occupés qui sont assiégés et soumis à un blocus médiatique. Le Sahara Occidental demeure jusqu’ici “une zone d’exclusion” interdite aux médias internationaux et aux observateurs de droits humains, a-t-il dénoncé.
Le Polisario a relevé qu’il avait sollicité le Conseil de sécurité à maintes reprises pour étendre le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme conformément aux principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix de l’ONU.
Cette doléance a été également portée au niveau du Conseil de sécurité par de nombreuses organisations africaines et internationales de défense des droits de l’homme qui ont exhorté l’instance suprême des Nations Unies à agir à cet égard.
La France, cet eternel allié du Maroc
La Minurso est la seule parmi les missions onusiennes qui ne jouit pas des prérogatives d’observation des droits de l’Homme. Pourquoi donc ? Connue pour sa position « peu honorable » s’agissant de la question sahraouie, la France avait, en mai dernier, s’était fortement opposée à l’élargissement des prérogatives de la Minurso.
Pour le Polisario « l’obstacle essentiel » du régalement définitif du conflit au Sahara de même élargir les prérogatives de la Minurso est la position de la France qui a met son veto à la clause relative à la mise en place d’un mécanisme d’observation des droits de l’Homme au sein de la Minurso. « Nous avons relevé à maintes reprises que la France de par sa position applique la politique des deux poids deux mesures », avait déclaré à propos le premier ministre sahraoui au lendemain du blocage de la France d’une résolution du Conseil de sécurité d’une résolution portant sur l’élargissement des prérogatives de la mission onusienne. « Au moment où elle prétend (la France) défendre les droits de l’Homme dans le monde arabe comme en Libye et actuellement en Syrie et autres régions, elle méprise le Sahara occidental pour un simple mécanisme », avait-il déploré. Abdelkader Taleb Omar (alors Premier ministre de al RASD) avait évoqué ce propos le vécu difficile des Sahraouis dans les territoires occupés affirmant que le Front Polisario se bat pour ouvrir la voie aux observateurs et organisations des droits de l’Homme « afin qu’ils soient témoins des fausses allégations du régime marocain ».
Sans la nommer, le Front le Polisario a accusé la France d’avoir empêché le Conseil de sécurité de formuler des recommandations sur la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental, principalement pour s’assurer que le bilan épouvantable du Maroc en matière de droits de l’homme ne soit pas examiné.
Il a rappelé que le chef de l’ONU avait plusieurs fois insisté sur le suivi ” impartial, complet et soutenu ” de la situation des droits de l’homme, nécessaire à la protection du peuple sahraoui.
“Il est inacceptable que la Minurso reste une exception au moment où la promotion et la protection des droits de l’homme deviennent une priorité dans toutes les opérations de paix des Nations Unies “, a réitéré le Polisario dans le même communiqué.
M.M.H
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