L’interdiction de l’espace algérien aux avions militaire français a déjà coûté « plusieurs millions d’euros » à la France
Contrairement à ce que le gouvernement français veut faire croire, l’interdiction de survol de l’Algérie par les avions de la force Barkhane, décidée par les hautes autorités algériennes, fait mal à la France. Selon le site Zone militaire, elle lui coûte déjà « plusieurs millions d’euros ».
Bien évidemment, les avions de transport de l’armée de l’air française sont obligés de contourner l’Algérie. « Ce qui allonge le temps de vol… et accroît la consommation de kérosène », affirme le site.
Ce n’est pas tout. Le nombre de ces vols semble avoir été augmenté ces dernières semaines. Car, toujours selon Zone Militaire, « six unités de la force française Barkhane ont été relevées dans le cadre de la réorganisation du dispositif de cette dernière ». « Ces relèves ont sans doute commencé au plus mauvais moment », ajoute la même source.
Interrogé par Christian Cambon, président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, le général Stéphane Mille, chef d’état-major de l’armée de l’Air française [CEMAAE] a expliqué qu’actuellement « la durée de chaque rotation vers la bande sahélo-saharienne est rallongée de 2 heures à 2 heures 30 ». « Pour conserver la charge utile offerte par les A400M (un avion de transport militaire polyvalent conçu par Airbus Military), nous procédons à une escale à Dakar », a-t-il poursuivi.
Dans sa réponse, le général français a affirmé que cette réorganisation a un prix. « À ce jour, j’évalue à plusieurs millions d’euros le surcoût de ces adaptations de trajectoire », a-t-il reconnu sans toutefois dévoiler le montant exact.
Dans un récent entretien accordé à Der Spiegel, un hebdomadaire allemand, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a maintenu la position algérienne. « Si les Français veulent se rendre au Mali ou au Niger, ils devront voler neuf heures au lieu de quatre auparavant. Cela dit, nous ferons une exception lorsqu’il s’agit d’un sauvetage de blessés. Pour tout le reste, nous n’avons plus à coopérer les uns avec les autres, c’est peut-être terminé maintenant », a-t-il notamment déclaré.
Skander Boutaiba