Sahara Occidental : Quelques 10 millions de mines longeant le long du mur de la honte
Depuis le retrait des troupes espagnoles, et le début de l’invasion marocaine en 1975, les exactions sous toutes leurs formes n’ont pas cessé de s’abattre sur les populations sahraouies, toutes franges confondues.
L’occupation illégale et brutale par le Maroc du territoire du Sahara occidental, a pris la forme de crimes contre l’humanité, allant jusqu’à la tentative d’extermination. Les personnes ayant vécu cette période douloureuse, peuvent fournir assurément des témoignages accablants sur cette époque sinistre.
Face à un Maroc faisant fi de la législation internationale et soutenu dans sa politique expansionniste par la France, ce référendum tarde à venir et les Sahraouis continuent à payer le prix fort de l’occupation marocaine.
La marocanisation du Sahara Occidental est devenue une politique officielle du Maroc qui a procédé au transfert de sa propre population civile dans les territoires sahraouis occupés en violation de la Convention de Genève relative à la protection des personnes en temps de guerre, affirme une nouvelle étude américaine.
Pourchassés de leur terre ancestrale par les forces armées marocaines début 1976, environ 200 000 Sahraouis se sont établis dans le Sud algériens, à Tindouf précisément, vivant des camps.
Dans cet immense espace, la société organise sa survie même si les dures conditions de ce côté du désert algérien ne facilitent vraiment pas la chose.
L’impasse dans laquelle se trouve depuis, 1991, le processus de décolonisation du Sahara occidental pèse sur des milliers de familles sahraouies toujours séparées par des centaines de kilomètres, de chaque côté d’un «mur de défense» en sable construit par le Maroc dans les années 1980.
Le mur qui longe sur 2700 km et une hauteur de trois mètres, a causé l’éloignement des familles vivant des deux côtés du mur et affecté la vie des bédouins nomades qui ont perdu de vastes zones de pâturage, source de nourriture végétale et hydrique pour leur bétail.
Ce mur de la honte, constitue en effet, un obstacle aux efforts pour l’instauration de la paix et un réel danger pour la vie des civils sahraouis mais aussi pour l’ensemble de la région.
Non seulement. Le mur est longé par des milliers de mines plantées après la reprise de la lutte armée au Sahara occidental.
Le Sahara occidental demeure l’une des zones les plus minées de la Terre. Les mines antipersonnel, mines antichar, bombes à fragmentation et engins non explosés ont été laissés dans ce territoire après l’invasion et l’occupation du Sahara occidental par le Maroc et la Mauritanie.
Une récente étude établie par le Pentagon américain fait état de pas moins de 10 millions de mines longeant le long du mur de la honte érigé par le Maroc et surveillé par 120 000 militaires.
Les opérations de déminage impliquant les autorités sahraouies et les ONG dont « Action On Armed Violence », présidée par le Britannique Steven Smith, s’avèrent impossibles. De l’autre côté du mur, même le CICR est interdit d’accès.
Les effets désastreux des mines antipersonnel et bombes à fragmentations utilisées par l’armée marocaine au Sahara occidental sont toujours d’actualité en dépit de l’arrêt des hostilités entre les deux parties à la faveur d’un cessez-le feu signé en 1991. Les mines font en effet toujours de victimes parmi les populations civiles, en particulier, les enfants.
Plus de 2500 personnes ont été victimes des mines antipersonnel et les besoins sont énormes vu l’ampleur du phénomène dans cette région.
M.M.H