Un ancien agent de renseignement français se lâche sur une webtv : Interconnexion entre l’argent sale et la politique
Dans une interview accordée à Blast, une webtv fondée par Denis Robert, un journaliste d’investigation, Marc Eichinger, ancien agent de renseignement français, a décrypté minutieusement, l’interconnexion des intérêts, à l’échelle des Etats, dans des conflits politiques, parfois armés en Irak, en Libye, en Syrie et en Afghanistan.
L’auteur de l’opus « l’homme qui en savait beaucoup trop » publié aux Editions Massot en 2020, ne fait pas vraiment des révélations inédites.
Il apporte plutôt une certification aux informations, qu’il distille tantôt à doses homéopathiques tantôt à profusion.
Il se réfère, constamment, dans ses réponses aux questions de son interviewer aux documents, classés secrets mais dont il a eu accès et le réseau de contacts qu’il a tissé sur le terrain.
Méthodiquement, Marc Eichinger aborde le retour des talibans au pouvoir en Afghanistan par le volet humanitaire : les opérations d’exfiltration des figures de proue de l’opposition, parmi lesquelles Massouda Jallal, ancienne candidate à la fonction présidentielle et ses enfants.
Il évoque aussitôt l’influence grandissante du Qatar sur les nouveaux maitres de l’Afghanistan.
Sous couvert d’un attachement étroit à l’islam et la Charia, ces derniers cultivent, atteste-t-il 6200 tonnes d’opium par an sur plus de 250000 hectares, et ce de connivence avec certains pays frontaliers.
« Les talibans, soutenus aujourd’hui, par l’Arabie Saoudite et le Qatar, ont compris que l’opium c’est de l’argent » avance l’ancien agent des services spéciaux français. Il affirme que ce business florissant -pèse 1,5 milliards de dollars par an- ne suffit pas à absorber les dépenses des talibans. Ils recevraient des financements colossaux du Qatar.
Jusqu’à cette partie de l’entretien, les assertions de Marc Eichinger sont presque anodines. Il donne, néanmoins, de la profondeur à ses révélations quand il soutient, en se basant sur des documents qu’il dit avoir expertisés, que le Qatar finance aussi de hauts responsables politiques israéliens.
Conséquence de ces faits de corruption : « Israël a été infiltrée par un pays arabe au plus haut niveau, pour la première fois, depuis 1948 ». Il parle aussi d’une forme de duplicité dans les interventions des français et des britanniques en Libye.
Les deux opérations ont été budgétisées, chacune, à 300 millions d’euros. Des interventions, qui ont ouvert la voie, selon son analyse, à l’affluence des djihadistes dans le pays. Des projets pareils ont été fomentés contre l’Irak et la Syrie.
Derrière une série de conflits provoqués dans la région de l’Afrique du nord et le Moyen-Orient et l’hégémonie des groupes terroriste El Qaida et Daech, s’est constitué un réseau de blanchiment de l’argent de pétrole, auquel sont mêlés des entités économiques européennes, dont l’entreprise française Ruby, objet d’une enquête judiciaire préliminaire. Il évoque, en outre, l’implication du groupe Lafarge dans le financement de Daech.
Avant cette interview, diffusée au début de la semaine finissante, Marc Eichinger a fourni au journaliste Denis Robert, des documents accablant sur les accointances du philosophe d’origine israélienne, Henry Bernard Levy avec le Qatar dans le déclenchement de la crise libyenne (procès en diffamation intenté par l’écrivain contre le support médiatique en cours), et la compromission de la Fifa dans le scandale de la Coupe du monde de 2022.
Soulef B.