Ingérence turque dans les affaires arabes : trêve de provocations et d’atteintes au droit international !
La Ligue arabe est malade. Malade de son fonctionnement anachronique. Malade aussi des choix malheureux faits par certains de ses membres influents, dont la suspension de la Syrie. Malade, enfin, d’être demeurée sourde aux salvatrices propositions de réformes statutaires et organiques, maintes fois formulées par notre pays bien avant le sommet d’Alger de 2005. Cette fois-ci, cette organisation est à la croisée des chemins. Des décisions courageuses, et des choix historiques s’imposent désormais. Dans ce sens, une priorité absolue se pose et s’impose concernant la nécessité de contrer les inacceptables ingérences turques dans les affaires internes et souveraines d’un pays membre de la Ligue arabe. Par-delà la neutralité observée depuis par Alger toujours vis-à-vis des deux principales factions qui s’affrontent et se déchirent dans ce pays voisin et frère, l’ingérence directe turque représente en effet une inacceptable atteinte à la légalité internationale. Chacun des Etats membres de cette guilde, au nombre de 2 depuis que la Syrie en a été suspendue, devrait revenir aux principes de base fondamentaux arabo-musulmans, qui cristallisent et cimentent la Ligue arabe. Lui procurent aussi sa force et son influence géostratégique à l’échelle internationale. En Libye, le choix judicieux du dialogue, de l’organisation d’élections libre et transparentes et de la réconciliation inclusive, tel que défendu par le président Tebboune, basé sur la propre expérience des Algériens, est le choix idoine. Le seul, sans doute, qui mérite d’être suivi et écouté. Dans la même optique, le soutien et la protection à apporter à chacun des Etats membres devrait aller de soi. Or, cela n’a hélas pas été le cas lorsque des monarchies du Golfe, agissant sous influence étrangère bien connue, ont décidé d’en suspendre la Syrie. Il en va de même avec cette confortable « neutralité » des pays membres lorsque le Maroc se permet de contracter des alliances contre-nature avec l’entité sioniste, ennemi juré et historique de la Ligue Arabe, dans le seul but de déstabiliser l’Algérie, et d’attenter à son intégrité territoriale et sécuritaire. Dans le même ordre d’idées, la cause palestinienne, hélas délaissée par cette ligue et même ouvertement trahie par certains de ses Etats membres, devrait redevenir une priorité. La défense d’un Etat souverain, libre et indépendant, ayant Al Qods pour capitale, devrait être un but ultime, et figurer dans les principes de base de cette guilde…
Mohamed Abdoun