Scandale Pegasus : Abdellatif Hammouchi au banc des accusés
Abellatif Hammouchi, chef des services de sécurité et de renseignement marocains, n’est as inconnu pour les lecteurs et les internautes qui nous suivent régulièrement. Nous en avons souvent parlé, en mettant en lumière les plus graves de ses méfaits, tout en détruisant le mythe de « superflic » hautement compétent, qui ne dort jamais, et grâce auquel l’occident peut dormir sur ses deux oreilles en matière de lutte contre le terrorisme. Depuis les révélations du projet Pegasus, cette affaire d’espionnage dévoilée par le consortium de journalistes Forbidden Stories dont la cellule investigation de Radio France fait partie, la situation diplomatique s’est tendue entre la France et le Maroc. Surtout depuis que l’Élysée a appris que le téléphone d’Emmanuel Macron a directement été ciblé par les services de sécurité de Rabat. Derrière la sécurité nationale marocaine, un homme : Abdellatif Hammouchi. Abdellatif Hammouchi, dont nous avons déjà parlé énormément, a gravi les échelons de la police avec une étonnante rapidité pour occuper aujourd’hui une place centrale dans l’appareil sécuritaire du royaume. L’homme de 55 ans cumule désormais deux casquettes pour gérer la sécurité au Maroc : il dirige la Direction générale de la sûreté nationale et la Direction générale de la surveillance du territoire. À ce niveau de responsabilité, il a l’oreille et la confiance de Mohammed VI et il est considéré comme le premier centurion du palais royal. Adepte des nouvelles technologies, Abdellatif Hammouchi a modernisé et professionnalisé l’appareil policier marocain en quelques années. Admirateur de la vision sécuritaire américaine a créé un bureau de l’antiterrorisme sur le modèle du FBI. L’homme, prudent, aimant la discrétion, ne s’exprime jamais publiquement. Mais avec l’affaire Pegasus, le superflic de Mohammed VI risque bien d’être plongé dans la lumière crue d’un scandale qui embarrasse le royaume. Ici, c’est l’image qu’il essaie de refléter à la France en particulier, et à l’occident en général. Ses spectaculaires coups de filets antiterroristes, qui impressionnent souvent ses partenaires français, espagnols et américains, ne sont en effet qu’un tissu de mensonges. Les malheureuses victimes ainsi présentées à l’opinion, avouent tout et n’importe quoi sous la torture, et déroulent les scénarios et les fables imaginés par Hammouchi. Celui-ci n’hésite pas à éliminer physiquement les voix qui le contredisent, ou osent se dresser sur son chemin. Wahiba Kharchiche, ancienne officier supérieure de la DGSN marocaine, en sait quelque chose, puisque même ses enfants ont été menacés de mort par les sbires de Hammouchi. Sa marque de fabrique et sa signature est désormais connue de tous. Comme nous l’avons maintes fois rapporté, consiste à calomnier les personnes visées et à les détruire socialement et professionnellement en fabriquant contre elle des dossiers infâmants. C’est ce qu’il a fait, par exemple, pour les journalistes emprisonnés Omar Radi et Soleimane Raissouni. Sur ce coup, il devra payer immédiatement et au comptant l’intégralité de ses méfaits. D’autant qu, fort de son impunité et de spn blanc seing, il a même osé s’en prendre à Mohamed VI et Emanuel Macron en les espionnant. L’heure du jugement (dernier) a sonné pour ce bourreau de Hammouchi. Accusé. Levez-vous !
Kamel Zaidi